…3 heures que nous avons repris la route. Une route
désertique, aucune habitation. Il grêle
et la température a chutée à 2 degrés. A
midi, elle était de 7 degrés.
Depuis ce matin, nous roulons sous la pluie et ne croisons
que de rares voitures et aucun village. Autour de nous, des champs de luzerne
coupée. Habituellement ces champs nous servent de terrain de camping. Mais ce
soir, pas question de planter la tente.
16 heures. Nous sommes dans un abri bus. J’ai obstrué
l’entrée avec la bâche qui sert à recouvrir les vélos. Dans ces deux mètres
carrés, nous avons réussi à stocker les vélos, les 10 sacoches et nous deux.
Assis par terre, nous nous faisons chauffer un thé pour
sentir un peu de chaleur dans nos veines. Nous avons mis des habits secs et chauds,
mais l’humidité ambiante, fait que nous avons encore froid. Pas question de
reprendre la route et nous envisageons sérieusement de passer la nuit dans ce
lieu de fortune. Une bâche au sol, les matelas et les duvets. Les vélos bien
coincés dans un angle, les sacoches entassées les unes sur les autres. Cela
devrait faire l’affaire. Plus qu’une
envie. Se glisser dans les duvets et laisser passer.
Soudain une voiture s’arrête. Une voix demande s’il y à
quelqu’un. Je passe la tête à l’extérieur.
En face de moi, un individu, me questionne du regard. Je lui
explique que nous sommes deux cyclistes
et que nous avons trop froid pour continuer la route.
-
Vous allez passer la nuit ici ?
-
En tout cas, nous l’envisageons fortement. Nous
avons de bons duvets et nous verrons demain.
-
J’ai une maison juste au dessus. Venez chez moi,
j’ai une chambre de libre.
-
C’est loin, nous n’avons pas vu de maison ?
-
Non, juste a 5OO mètres, après la petite bosse.
Je vous attends.
-
Le temps de ranger nos affaires et nous
arrivons.
C’est comme cela, qu’une nuit qui s’annonçait peu agréable, s’est
transformée en une douce soirée au chaud et dans un vrai lit. Haken, sa fille
et son fils, nous ont accueillis (recueillis) et nous passons une bonne partie
de la soirée à échanger sur nos modes de vie assez proches, mais différents de
part le climat.
La peau d’Ours et le Lynx empaillés ont étés tués par notre
hôte. Le dernier à 200 mètres d’ici alors qu’il décimait un troupeau de brebis.
Merci à toi Haken et à l’étoile des cyclo voyageurs qui est
toujours présente.
C'était le 1er jour de l'été. Depuis, le beau temps et revenu et les températures agréables également.